Digues, travaux de ré-ensablement… Sur la côte aquitaine qu’a longée “Envoyé spécial”, les villes se suivent sans se ressembler dans leur réponse à l’érosion du littoral. A Lacanau, après des années de déni et les tempêtes de 2014, le grand mot est lâché : relocalisation.
La ville de Lacanau va-t-elle reculer devant les flots ? Quand d’autres luttent pied à pied contre l’avancée de l’océan, qui gagne 2 mètres par an sur les côtes aquitaines, ici, on commence à envisager une autre manière de penser. Extrait du magazine “Envoyé spécial”.
L’autre manière de penser, c’est le déménagement des habitants les plus exposés : la relocalisation. Toute la partie côtière de la ville, le front de mer avec ses logements, magasins, centres de vacances, serait rayée de la carte. Impensable il y a encore quelques années… Même si le tabou est en train de tomber, ça ne se fera pas dans l’immédiat. Ce serait le plus grand projet de relocalisation concertée au monde.
Vingt mètres de plage engloutis en trois mois
En attendant, à moyen terme, il y a la digue d’un kilomètre de long, construite pour parer au plus pressé. Lors des grandes tempêtes de 2014, Lacanau, haut lieu du surf, familier des fortes houles, s’est retrouvé totalement dépassé par les éléments. Le trait de côte (limite à laquelle arrive la mer à marée haute) a rejoint l’endroit où il était prévu pour 2040. Trente ans perdus sur l’océan en trois mois…
Sur le diaporama avant/après que nous montre Jérôme Augereau, le photographe qui s’est fait la sentinelle de l’érosion, la différence est spectaculaire : une bande de vingt mètres avalée en quelques semaines. Depuis, Jérôme documente l’avancée de l’eau sur la plage de semaine en semaine, pour tenter de convaincre les habitants qu’il n’est plus possible de lutter. Il a rejoint le Comité de concertation de Lacanau.
Extrait de “Littoral : contre vents et marées”, diffusé dans “Envoyé spécial” le 7 septembre 2017.