Les administrateurs de l’APLLO se sont penchés très sérieusement sur cette enquête publique.
Vous trouverez ICI nos observations :
· En premier lieu, il est intéressant de garder en mémoire que la MRAe note dans son avis que : « compte tenu des incertitudes sur le projet futur de défense horizon 2050, le dossier ne permet pas de garantir à ce stade la compatibilité avec ce futur projet », ce qui remet en cause la pertinence même du projet de réaménagement qui est présenté dans cette enquête publique.
· La MRAe recommande de présenter un bilan quantifié des émissions de gaz à effet de serre du projet en tenant compte des éléments méthodologiques figurant dans le guide de février 2022 (Ministère de la Transition Écologique) relatif à la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre dans les études d’impact. Elle recommande également d’analyser si des optimisations de ce bilan pour la phase travaux sont possibles (en jouant notamment sur la nature et la provenance des matériaux ainsi que les modalités de transport). Et bien que le Maître d’ouvrage ait répondu : « Un bilan carbone est actuellement en train d’être réalisé par Artelia, en suivant le guide cité dans l’avis. L’étude sera transmise aux services instructeur dès sa finalisation et pourra être présentée au commissaire enquêteur dans le cadre de l’enquête publique ». Force est de constater que le bilan demandé est absent des documents de l’enquête publique en cours.
· Dans le formulaire Cerfa (pièce 6 du dossier d’enquête, dans le bordereau des pièces jointes) il est précisé que le plan d’aménagement transmis doit être coté en 3 dimensions. Le plan de masse d’aménagement fourni dans le dossier d’enquête (PA4) est cependant insuffisamment coté pour permettre la compréhension du projet.
3.2. Situation juridique du terrain : Il est indiqué que le projet ne se situe pas dans un lotissement bien que le projet se situe dans le lotissement SILLO. Et ce, alors que la commune a elle-même télétransmis le 21 janvier 2021 le plan dudit lotissement au services de la Préfecture où l’on peut clairement voir la situation du projet dans le lotissement.
· Le contexte de l’étude PA2 dans sa notice de présentation du projet web-volet urbanisme précise les contraintes règlementaires du projet et notamment que le périmètre de projet et tous les aménagements prévus sont soumis à l’évaluation de l’Architecte des Bâtiments de France. Cependant, dans la pièce 6 formulaire Cerfa on constate que le dossier du projet n’a pas été transmis aux ABF (la case prévue à cet effet n’est pas cochée)
· Il est spécifié que l’étude intègre une quantification des incidences résiduelles du projet après application des mesures d’évitement et de réduction d’impacts. Le projet contribue à impacter (sur une surface voisine de 1 ha) des habitats de dune mobile embryonnaire au niveau de la promenade sud (habitats dégradés sur pavés autobloquants), et impacter des stations d’espèces protégées (Linaire à feuille de thym et Silène de porto). Le projet prévoit la création d’environ 5000m2 d’habitats naturels (dune mobile embryonnaire atlantique) sur la partie nord du front de mer. Bien que l’étude précise par ailleurs que le dossier fera l’objet d’une demande de dérogation au titre des espèces protégées, aucune dérogation n’est jointe au dossier d’enquête.
· Qui plus est, l’aménagement d’une tour « Kapla » belvédère en zone UBL ne respecte pas les règles de hauteur des constructions et il est en infraction avec le règlement du PLU concernant le zonage du projet.
Concernant la partie technique :
Le projet consiste en un espace dédié aux seuls piétons urbains, il ne prend pas en compte la circulation et le stationnement des cycles actifs et tend à transformer le front de mer Nord en une “promenade” ce qui est contraire aux caractéristiques du site inscrit et le dénature. Il supprime la plage historique de Lacanau-Océan et consiste en une suite annoncée de déconstructions sans raisons techniques (Maison de la Glisse, Skate Park) et sans aucune certitude sur leur possibilité de relocalisation.
Il s’agit d’un projet d’aménagement d’un montant de l’ordre de 6 millions d’euros qui sera potentiellement démoli en 2050, ce qui est contraire au principe de sobriété qui doit inspirer les nouveaux projets. Il ne renature pas le front de mer Nord et ne respecte pas le principe de zéro artificialisation nette en 2050 inscrit dans la loi, climat et résilience qui doit inciter les municipalités à renaturer des zones artificialisées comme le front de mer, afin de pouvoir réaliser ailleurs des projets d’intérêt public mobilisant des terrains naturels comme par exemple un lycée.
La proposition de l’APLLO quant à elle, contrairement au projet mono usage de l’enquête publique, consiste en un partage de l’espace entre nature, véhicules, cyclistes, piétons, usagers de la plage et sportifs.
C’est la raison pour laquelle l’APLLO a consigné cette proposition écrite dans le cadre de cette enquête publique pour le projet de réaménagement du front de mer de Lacanau soumis à évaluation environnementale.
En conséquence et pour toutes les raisons évoquées, nous avons demandé au commissaire enquêteur de produire un avis défavorable sur le projet de réaménagement présenté dans cette enquête publique.
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