Érosion du littoral : un espoir pour les copropriétaires du Signal à Soulac (33)
Publié le 01/12/2016 . Mis à jour à 10h03 par Julien Lestage
Jean-José Guichet : « On a pris des coups dans ce dossier ». ©
photo archives laurent theillet
Ce mercredi, le Conseil d’Etat a cassé l’arrêt qui refusait aux habitants le bénéfice d’une expropriation. Jean-José Guichet, le président du syndicat des copropriétaires du Signal, note une évolution mais se veut prudent pour la suite.
Les copropriétaires des 78 appartements de l’immeuble “Le Signal”, évacué en janvier 2014 sur la dune de Soulac, se battent pour obtenir réparation. Une construction menacée par l’érosion côtière et définitivement interdite à l’habitation depuis plus de deux ans.
Construit à 200 m du rivage voici 50 ans, l’immeuble de quatre étages se trouve aujourd’hui au bord d’une dune sableuse qui menace de s’effondrer, à seulement 20 mètres des flots. Lors de violentes tempêtes fin janvier 2014, la préfecture avait pris un arrêté de péril et les résidents avaient dû quitter définitivement les lieux.
Ce mercredi, le Conseil d’Etat a cassé l’arrêt qui refusait aux habitants le bénéfice d’une expropriation.
“Ne pas crier victoire”
Jean-José Guichet, le président du syndicat des copropriétaires du Signal, se veut prudent quant à la décision rendue par le Conseil d’État. Contacté mercredi soir par « Sud Ouest », le président du syndicat des copropriétaires du Signal a livré son sentiment.
« Nous avons pris tellement de coups dans ce dossier qu’il est difficile pour nous de crier victoire. Je prends note que, pour une fois, une décision de justice nous est favorable. On peut considérer que nous avons enfin été entendus. L’État va devoir fournir des arguments pour justifier son refus de nous indemniser. Mais nous savons déjà que la procédure va être longue. »
« Un dossier à dix ans »
Jean-José Guichet estime que le dernier rapport fourni par le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) sur l’érosion et la proposition de loi de la députée PS Pascale Got portant sur l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique auront sûrement permis de faire bouger les lignes. Il n’empêche que, sur le terrain, la situation est compliquée pour de nombreux copropriétaires.
« Cela fera bientôt trois ans que nous avons été expropriés. Il y a des personnes qui font face à des difficultés financières importantes. Et se posent aussi les questions de la succession. Sur le plan humain, toute cette histoire, c’est très lourd à gérer », relaie le président du syndicat des copropriétaires. Jean-José Guichet rappelle que la tension existe au Signal depuis la tempête Xynthia, en 2010. « Cela fait presque sept ans que nous avons commencé à négocier avec la Ville de Soulac. On nous avait prévenus que ce serait un dossier de dix ans », soupire le représentant des copropriétaires.
Aujourd’hui le SIGNAL c’est aussi synonyme d’ espoir pour les copropriétaires mais aussi pour tous ceux qui risquent, à terme, dans les années à venir, d’ être confrontés à cette situation, d’où l’importance de l’audience à l’assemblée nationale de la députée de la Gironde Pascale GOT, lors des débats sur la proposition de loi sur l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique que vous retrouverez dans quelques jours dans les colonnes d’APPLO MAG’ n°120.
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